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Pesticides: la pétition contre la loi Duplomb franchit la barre des deux millions de signatures
information fournie par AFP 28/07/2025 à 14:47

La pétition contre la loi Duplomb a dépassé la barre des deux millions de signatures sur le site de l'Assemblée nationale ( AFP / Geoffroy VAN DER HASSELT )

La pétition contre la loi Duplomb a dépassé la barre des deux millions de signatures sur le site de l'Assemblée nationale ( AFP / Geoffroy VAN DER HASSELT )

La mobilisation citoyenne se poursuit: la pétition contre la loi Duplomb, qui permet notamment la réintroduction sous conditions, d'un pesticide, interdit en France depuis 2018, a dépassé lundi la barre des deux millions de signatures sur le site de l'Assemblée nationale.

"Aujourd'hui je suis seule à écrire, mais non seule à le penser", affirmait le 10 juillet, pour conclure son texte, Eleonore Pattery, une étudiante de 23 ans. Dix-sept jours plus tard, les faits continuent de lui donner raison, même si le rythme des signatures ralentit.

Sa pétition avait déjà atteint les 500.000 signatures le 19 juillet, une première sur le portail de l'Assemblée, ce qui ouvre la voie à l'organisation d'un nouveau débat dans l'hémicycle.

Sa portée sera toutefois limitée: si les différents groupes politiques pourront exprimer leurs positions, il ne permettra pas, seul, de revenir sur les dispositions déjà adoptées.

La pression s'accentue en tout cas un peu plus sur le gouvernement, sommé par la gauche, les ONG et désormais une partie non négligeable de l'opinion publique d'abroger le texte.

Un sondage de Cluster17 pour le parti Génération Écologie, dans La Tribune Dimanche, confirme ce sentiment de défiance: 61% des personnes interrogées se disent défavorables à cette loi, dont 46% "très défavorables". Elles sont 64% à souhaiter qu'Emmanuel Macron ne promulgue pas le texte et qu'il le soumette à une nouvelle délibération au Parlement.

"Historique", ont commenté les Écologistes sur X, demandant de ne pas laisser les Français "sans réponse" et le réexamen du texte par l'Assemblée.

"Face à cette mobilisation citoyenne historique, le gouvernement doit rouvrir le débat à l'Assemblée nationale", a abondé le PS.

La pétition a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux par des ONG, des partis politiques mais aussi des personnalités.

Elle demande l'abrogation "immédiate" de la loi, "la révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée", alors qu'il n'y a pas eu de réel débat dans l'hémicycle, et une "consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l'agriculture, de l'écologie et du droit" sur les sujets soulevés.

"Il est inconcevable qu'un texte adopté dans des conditions indignes entre en vigueur", a dénoncé Mathilde Panot, la cheffe des députés insoumis, demandant elle aussi une seconde délibération.

- "Fait de société" -

"Ce que dit cette pétition, ce n'est plus un fait divers à ce niveau-là, c'est un fait de société", a estimé sur franceinfo le Haut-commissaire au Plan Clément Beaune, pour qui "ce n'est pas la loi Duplomb qui est contestée par beaucoup de nos concitoyens, beaucoup de jeunes en particulier, mais c'est plus largement les reculs écologiques récents".

Outre des mesures sur les retenues d'eau ou les seuils d'autorisation environnementale des bâtiments d'élevage, la loi "Duplomb-Menonville", du nom des sénateurs de droite et du centre qui l'ont portée, cristallise les critiques en raison de la réintroduction sous conditions d'un pesticide, l'acétamipride, interdit en France depuis 2018, mais autorisé en Europe.

Son utilisation est réclamée par les producteurs de betteraves et de noisettes, qui estiment n'avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale de leurs concurrents européens.

A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre "un tueur d'abeilles". Ses effets sur l'humain sont aussi source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d'études d'ampleur.

Le texte, adopté définitivement au Parlement après un parcours législatif très agité, attend désormais le couperet du Conseil constitutionnel, saisi par la gauche, qui rendra sa décision "a priori" le 7 août et pourrait censurer toute ou partie de la loi.

- Concilier "science" et "juste concurrence" -

Le président de la République a dit attendre la décision des Sages avant de s'exprimer sur la pétition. Il a appelé à concilier "science" et "juste concurrence" en matière environnementale, selon ses mots mercredi en Conseil des ministres, rapportées par la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

C'est à lui que reviendra le droit de promulguer la loi ou de demander une seconde délibération au Parlement.

Le camp présidentiel ne parle pas d'une seule voix.

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard (LR) a affirmé que le texte serait "de toute façon promulgué", estimant qu'il serait "extrêmement périlleux" d'organiser une seconde délibération.

Le patron du parti Renaissance, Gabriel Attal, à Charleroi, en Belgique, le 1er mai 2025 ( BELGA / VIRGINIE LEFOUR )

Le patron du parti Renaissance, Gabriel Attal, à Charleroi, en Belgique, le 1er mai 2025 ( BELGA / VIRGINIE LEFOUR )

D'autres ont demandé une saisine de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), comme le patron du parti présidentiel Renaissance, Gabriel Attal, soutenu par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.

Le gouvernement s'est dit "disponible" pour un débat au Parlement.

Le sénateur Les Républicains Laurent Duplomb a, lui, dénoncé ces derniers jours "l'instrumentalisation par l'extrême gauche et les écologistes" de cette pétition.

26 commentaires

  • 29 juillet 13:27

    Plus facile de faire des pétitions que d'assumer ses propos : Le nombre d'agriculteurs bio régresse parce que leurs produits ne se vendent plus. Que les pétitionnaires commencent par acheter le bio français, en commençant par les cantines scolaires ! Ah, c'est trop cher, ben voyons!


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